Ah je déteste ce genre de questionnaires. Non mais sérieux, chaque année c'est la même chose, il faut remplir les mêmes papiers, donner les mêmes informations, encore et encore, tout ça parce que l'administration est pas foutue de regarder les papiers de l'année précédente.
Bon euh... caractère ? Relativement neutre. Bah quoi, j'allais pas non plus dire « trop enjoué » ou « trop dark dépressif de la mort qui tue » quand même ! Si ? Ah... bah non. J'ai le même caractère que les trois quarts des gens : quand je suis joyeux, je souris, quand je suis triste, je pleure, et quand j'ai faim, je bouffe des gens.

Comment ça tout le monde le fait pas ça ? Boarf. Détail. Donc, humeur relativement égale, plutôt bon vivant et d'agréable compagnie, j'ai cependant tendance à devenir... aigrit, lorsque je commence sérieusement à avoir la dalle. Entendons nous bien, le sang, pour moi, c'est comme de l'héro pour un camé : quand ça commence à manquer, on devient trèèèès désagréable. Pour ma part je devient cynique. Et aigris. Et de très mauvaise foi. Et hyperactif. Et hystérique. Débarrassé de la plupart de mes inhibitions dans ce cas là, ça me rend assez efficace pour les missions que me confient les forces spéciales : espionnage, prise de risque, plans totalement foireux et irréalisables, voire suicidaires... tout ça c'est pour ma pomme quand je suis en manque. Niveau engagement politique, franchement, j'en ai aucun. J'suis conservateur comme le chien aime les bouchers : tout simplement parce que c'est le meilleure moyen de garder la bouffe au frais.
Ah oui, parce que je me nourris de sang moi madame. Et c'est comme ça dans toute la famille ! Je suis une TIQUE moi madame. Avec plein de petits frères et de petites sœurs tiques disséminés un peu partout dans l'île. On est une grande famille, pas vraiment soudée mais... particulièrement collante.

Pour résumer ma vie : je suis né y'a très longtemps (128 ans déjà...) en même temps que cinq autres bébés tiques dont deux ont finit dans mon ventre et ceux de mes frères et sœurs survivants. La dure loi de la vie...
Et non vous avez pas louché. 128. Presque aussi vieux que l'île. Si si. J'en ai « vu » des choses. Ainokos encore sauvage, début de civilisation, guéguerre avec les humains, arrivage de bouffe esclave par cargos... mais on va commencer par le début hein ?
Mon enfance a été relativement calme par rapport aux autres membres de ma fratrie. Faut dire que la mère s'est rendue assez vite compte du fait que si j'avais pas a becter, je devenais insupportable. Ingérable serait même plus juste. La première fois que c'est arrivé, j'ai faillit tuer un autre bébé en le vidant de son sang, la seconde fois, ma petite sœur, la troisième fois... j'ai reçu une raclée du tonnerre de la part d'un papa loup pas franchement contant que j'essaie de bouffer son fils. Depuis, j'peux plus les sacquer ces sacs à puces. Ni les manger.
Enfin. Sauf impératif.

Je vous passe ma période collège/lycée/université hein ? Vous devez déjà avoir tous les détails dans les divers rapports de police qui dorment dans mon dossier (qu'en gros j'y ai jamais mis les pieds et que j'ai fais pas mal de conneries quoi.). Mais si, là, sous votre coude. Roh, un peu de professionnalisme que diable ! Surtout que c'est là que Papa Ours m'a recruté, tout le monde sait ça dans le service !

Ah... c'était un règlement de compte. Encore un. Et surtout ma 39e évasion du « commissariat » suite à une nuit passée sans ma dose. Y z'en menaient pas large les zozos face à Papa Ours. Faut dire... pas glorieux de laisser échapper ce qui ressemble plus à une crevette qu'à un humain. Oui parce que niveau physique, quand je suis en manque (et même quand je le suis pas) c'est pas franchement ça hein : vous prenez un squelette, vous mettez plein de tendon, des muscles type fil de fer, de la peau, et tadaaaaaaaaaaa ! Vous avez un Sasusakki pure souche, 100% tique. Ajoutez des cheveux blonds filasses, des yeux caves de malade mental, des dents pointues, et vous aurez une tique plus vraie que nature. Awoui, y'a les cornes aussi, mais bon ça, j'y fait plus trop gaffe.
Revenons à nos moutons.

Donc Papa Ours se pointe, montre les crocs, me ramasse, ensuite on censure sur une petite période, parce que j'aime pas trop en parler, et puis que vous avez tout dans les dossiers, et me voilà bombardé espion au service de l'îîîîle. La classe hein ?
J'ai jamais aussi bien bouffé de ma vie.
Enfin quand j'avais le droit.
Parce qu'il est intelligent Papa Ours. Il a noté que quand je mange pas, mes capacités se démultiplient. Alors privation privation... et quand on rentre avec des infos : FESTIIIIIIIIIIIIN !
Après l'effort de guerre, Papa Ours à décidé de me garder. J'fais partit des équipes d'infiltration, de ceux qui essaient de mettre la main sur ces abrutis d'esclaves – humains – Ainokos – bouts de viandes qui pensent que la révolution est proche et que le règne des humains sûr l'île (ou du moins leur libération) ne peut qu'être un mieux par rapport à là. Les cons.