Tout commença par rien. Ce qui ne veut rien dire, car il n’y avait rien à dire. Au début il y a toujours les éléments primordiaux qu'en ce qui concernait Deste tout était totalement éteint et donc par conséquent : tout commença par rien.

Du noir sur du noir, du silence sur du silence. Rien. Une vive douleur soudaine, comme un éclair sombre traversant l’obscurité la plus totale dans sa pensée évanouie. En une fraction de seconde un millier d’image se présentèrent à lui. Des regards perdus, du sang, la tempête, des sensations aussi de froid, de peur, de terreur même, tout cela pendant que ses sens reprenaient vie par le plus mauvais coté : des cris, une puanteur pestilentielle, un goût profondément amer. Et puis une impression submergeant d’oppression, d’étouffement, il manquait d’air : de l’air ! Il inspira d’un grand coup en écarquillant les yeux. Un flou lumineux remplaça alors les ténèbres, tandis que son torse se soulevait à en éclater. Il hurla en expirant, si fort qu’il l’entendit malgré ses tympans abimés par sa plongée.

Deste avait mal de partout, son corps entier lui envoyait des signaux de détresse, mais les seuls qu’il voyait venaient de ses yeux agars : il se réveillait dans une cage ! La première chose qui le choqua fut un regard emplit de haine et de dédain. Une Anioko le fixait avec un sourire sadique et passa son chemin attiré par un autre esclave moins docile mains plus en forme, elle l’acheta sous les yeux ébahis de Deste et le fit mettre en boite pour le voyage…

Il déglutit : ~Bordel je me suis fait avoir.~

Deste ne jurait pas souvent, mais là il s’en voulait pour sa bêtise, il allait le payer cher et longtemps… si il survivait. Il était mal en point, vraiment faible. Ils ont fait vite, pour me mettre en cage, pensa t-il alors qu’il tentait de garder une certaine prestance. Son esprit se réveillait avec du mal, tentant de trouver une solution, mais il savait qu’on ne s’évadait pas de cette ile… Soudain le désespoir le gagna. Il prit sa tête dans ses mains et replia les jambes devant lui pour masquer son corps à demi dénudé, il n’avait que son caleçon, déchiré sur un coté d’ailleurs et comme si ca ne suffisait pas il se mit à pleuvoir… sa cage n’étant pas couverte, il ne tarda pas à être trempé jusqu’aux os. Après son bain forcé, il n’allait pas tenir plus de quelques jours dans ces conditions… Désespéré, perdu, quelques larmes auraient put être cachées par la pluie : mais Deste ne se l’accorda pourtant pas, il retint tout et érigeât une barrière mentale entre lui et le monde… attendant tout simplement : qui ? Ou quoi ?... Il espérait sans savoir pourquoi, mais c’était tout ce qui lui restait : l’espoir.